Automne provençal
2019
10.09.19, St Jean de Chevelu
Partis à 13h, on a guère avancé. En longeant le Rhône, le gps nous a amené à proximité du lac du Bourget et nous avons tout naturellement pensé nous arrêter au camping des lacs à St Jean de chevelu. Cuisine, repas, vaisselle, jeu de cartes; la nuit est là mais il n’est que 21h. Un peu tôt pour se coucher. La lecture des précédants carnets étant satisfaisante, c’est avec plaisir que j’entreprends celui-ci.
L’idée générale de ce voyage est de rapatrier Pierre et Marlène du cap en prenant le temps de descendre par le Vercors et St Victoire. J’espère voir Bernard à Autrans, Eric et Florence au sud et voler avec eux si possible.
Le camping des F&F puis le haut plateau du Vercors
Pour Bernard, c’est loupé. Il parle de voler à St Hilaire, je ne veux pas retourner là bas, une autre fois peut être… Un premier contact a au moins été entrepris. Nous finissons sur le haut plateau du Vercors sud. Belle balade, gonflage dans les alpages, le lieu est de tout beauté.
13.09.19, Buc remarquable

Nous voilà à Banon, sur une terrasse , au soleil, un peu noyé dans un flot d’autochtones. Le vide grenier attire les touristes locaux et le bleuet m’attend, j’aimerais me documenter sur le Maroc.

Hier nous nous sommes parqués à la montagne de Buc. Quelques voiles étaient épinglées par l’Ouest, au sol c’était Sud et sous l’arbre à Jacques il y avait foule. De quoi me motiver à patienter ! De guerre lasse, je décide d’aller prendre une douche sur le plateau, derrière l’atéro. Alors que je me sèche, le vent faiblit et tourne; retour illico à l’atéro. Je grimpe fébrilement au Jaquier, le vent semble caler. Je décolle rapidement et départ pour une heure de vol.
J’ai dû m’appliquer dans une belle aérologie dynamique pour atteindre le sommet. Ce ne fut pas si facile, il fallut surtout rester patient et négocier le passage du col. Puis en arrivant dans la combe sous sommitale, la portance était meilleure et plus régulière. A mon arrivée au sommet, plus personne. Les quelques voiles qui le squattaient étaient parties en balade. Après quelques minutes, deux voiles me rejoignirent et c’est à trois que l’on batifola au sommet de cette belle masse d’air. Le soleil se couchait, les pentes d’herbe quasi sèche étaient d’un superbe teint doré. Et derrière elles, le fort, Bergies, la Trappe et toute la vallée de Mévouillon glissaient dans l’ombre. La longue crête de Buc, soulignée à sa marge d’un sentier de calcaire blanc, était de toute beauté en cette fin de journée. Bien vite j’eus l’envie de poser dans cette prairie, sous le sommet. Bien ventilé, il me fallut plusieurs approches et surtout la patience d’attendre le bon moment pour un peu forcer la pose. Pose nickel 50m sous le sommet, jouissif et en sécurité malgré l’engagement.

le Ventoux depuis le somment de Buc
Le temps d’une photo et de prendre conscience du lieu et voilà une des voiles qui s’approche. Mais elle renonce et dégage vers la combe. Dommage, j’aurais bien volontiers partagé ce moment. je me remets en l’air, c’est du velours. Ça porte loin devant, il suffit de revenir avec le vent pour bien vite retrouver le sommet. Deuxième pose au sommet, deuxième approche avortée au dernier moment par la pilote que, finalement, je saluai au pliage à l’atéro.
Bientôt je reste seul là haut. Le thermique flanche et laisse de plus en plus de place au vent, je coule doucement et me rends compte tardivement qu’au col je n’avance plus d’un caramel… Accéléro et je vais poser en passant par dessus le ‘Jaquier’.
Impression d’avoir bien fait. Une XI bien docile et maniable. Des commandes que je peux utiliser loin vers le bas, sans arrière goût de décrochage. Le plaf, 2 reposes dans une aérologie énergique mais de rêve et au soleil presque couchant : Merveilleux vol ! Le Buc que j’espérais depuis longtemps.

la nuit tombe sur le Ventoux
Sainte Victoire, en attente…
Hier ce fut Banon et visite des carrières d’ocres à Gargas. Pas de photos car interdit de shooter à l’intérieur… On a acheté des guides sur le Maroc, Marthe semble prête… Puis on a cherché à se poser. Et c’est au bord de la Durance qu’on s’est installé. Tranquille malgré les moustiques. On a repris le rythme ‘bus’, les jours filent à toute vitesse.
Eric a répondu ce matin à mon appel. Les conditions ne semblent pas top pour voler. Trop fort ou mal orienté, ça n’a pas l’air d’être gagné. Ils sont finalement partis faire un biplace du côté de Marseille et nous avons fait une balade à la forêt de cèdres du parc du Lubéron. Puis vidange suivie de pic nic. Pour terminer, nous avons contourné st Victoire et avons investi le camping de Puyloubier. Peut-être aurons nous l’occasion de rencontrer Eric et Florence mais pour ce qui est de voler, ça semble bien compromis.
Mais demain est un autre jour !
Sainte petite Victoire
Eric nous propose de monter à la croix par l’Escalette. Les prévisions semblent mauvaises pour le vol et Eric est pour le moins prudent. La montée est sympa mais Marthe souffre de la chaleur et a beaucoup plus de peine que d’habitude. Jamais vue comme ça depuis longtemps. On finit tout de même au sommet. Le prieuré est magnifique, il y règne encore une ambiance de recueillement. Sa petite cour ombragée de cèdres donnant en à pic sur le cingle est superbe. En cours de descente l’aérologie change et bientôt Eric, consultant les balises, dit que ça va voler à l’Escalette. Pas de voiles avec nous bien sûr, l’idée de redescendre les chercher et de remonter m’interpelle. Eric n’est pas partant mais me propose de faire le taxi si ça me tente. Au final je fais taire ma fatigue. Le moment présent c’est aussi ça et de plus, nous sommes un autre jour ! Quand c’est bon, faut pas attendre pire…
Chaude montée, une dizaine de voiles s’efforcent de monter à la croix et me motivent dans mon effort. A mon arrivée, les voiles ont perdu du plaf et je ne tarde pas à me mettre en l’air. Déco simple et peu ventilé. La crête sur la droite me prend en charge, le cheminement est très clair. On se retrouve tous à faire l’essuie glace le long du relief, c’est de moins en moins cool. Quelques voiles vont poser, je choisis de transiter sur ‘les chinois’ tant qu’il est encore temps. Sur le chemin, je profite d’un soaring sur la falaise de l’opidum. Un autre pilote y fait des wagas, après 5 minutes et le plaf atteint, je bâche et vais poser.
Eric me récupère, nous chargeons Marthe au camping et nous allons manger chez Eric où j’ai plaisir à revoir Florence. Sainte Victoire c’est fait. Ce premier vol n’est pas d’anthologie mais le site est beau et particulier de par sa situation et sa minéralité. A cheval sur cette crête de marbre ça doit être cool de se balader. Je connais le déco, l’accès et la configuration du lieu. J’imagine y revenir à l’occasion…
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