Aidé par le covid, merci à lui, je me mets au dessin. Sans aucun matériel, le porte mine Sulky devient mon outil et mon ami. L’atéro de Gvd est le départ d’un beau voyage.

Je garde un souvenir ému des muriers . Je m’y vois encore :

les muriers

Il fait beau, c’est mon premier travail en nature. Assis sur un tronc, je suis en paix et le dessin progresse lentement. Les éléments s’assemblent, le crayon révèle, l’ensemble émerge de je ne sais trop où. Mais il est là, sorti de la mine, de ma main, de mon bras. Il imprime ma rétine et se reperd en moi. La boucle est bouclée, un sens est donné.

Les Vanils

Le graphite m’amène au fusain. Estompés si délicats et pourtant d’une incroyable puissance de noir à l’état brut, cette matière est merveilleuse. Le triptyque Les Vanils est ma première véritable réalisation. Idée, étude et essais se sont suivis jusqu’à ce résultat que j’affectionne.

Malgré les tristes résultats des crayons couleur, les teintes me démangeaient. Après des semaines d’attente, la livraison de mes pastels m’ouvrit une nouvelle voie.

la couleur m’a ouvert à l’abstraction et m’a permis de me lâcher. Voir apparaître sur le papier quelque-chose qui me parait beau, doté de sens, d’âme; voilà le miracle de la création. Même limitée à cela, ma démarche ‘artistique’ serait déjà une pleine réussite.

Gaïa la déesse mère

Et parfois le noir me revient. Le sens de la ‘valeur’ a fait son chemin.

lol

Il est temps de guguer vers l’aquarelle. Débuts bien difficiles. Il faut amadouer les outils et les mélanges de couleur. On apprend bien vite le sens du mot irréversible. Parfois la touche rubout manque dramatiquement. Et que dire de l’eau ! Il faut une belle dose d’expérience pour qu’elle soit un peu moins imprévisible. Mais le pire à mes yeux c’est que le gris sale est toujours à l’affut. Et, son effet est décuplé par la forte tendance des teintes à ternir lors du séchage. Souvent la profondeur et le chatoyant s’envole avec l’eau. Au contraire d’ autres médiums, en aquarelle, lorsque l’on pose le pinceau, l’œuvre n’est pas encore finie.

jolie bouteille

Mais à force de se battre, on emprisonne parfois la lumière.

Scarification

Un air de déjà vu ? Non, non.

près de Legzira

Le ‘figuratif sage’ force à apprendre, à gérer, à s’organiser et à prévoir. Pas très fun mais formateur… Mais là, malgré les cours et les heures passées dans les pinceaux; le palier de progression me pèse. Beaucoup de déchets pour peu de réussites. Impression de régression, le gris sale et terne me rattrape si souvent ! Il me faut aller à l’essentiel, je le sens mais c’est pas facile. Chantal, au dernier cours, me fait remarquer que je ne devrais pas ‘fermer’ le contour de mes yeux. Et là, je regarde mon aquarelle et ça me saute à la figure ! les yeux de 10 ans…

Pssssssssst !

Dernièrement, j’ai trop souvent enterré mon hémisphère droit. Et quand c’est le gauche qui régit, c’est décevant. Le résultat, s’il est mal réalisé, est bon pour le classement vertical. Bien fagoté, ça reste trop souvent fade et commun. Tout le contraire de Pssssst !

et de ce que j’aime.

Début juillet, voilà quatre mois que j’ai mis la main à l’art graphique. Même si maintenant la progression est plus lente, je suis satisfait de mon évolution.

Les règles de composition, je m’en tape un peu. Je tente juste d’éviter les gros déséquilibres. Sans toutefois toujours y parvenir. Le dernier ‘portrait’ en est la preuve !

Mais l’expérience suivante m’oblige à y réfléchir un peu plus. Après exécution de la planche originale ( à gauche ), peu satisfait, m’est venu l’idée de ‘retourner’ l’image. Du coup l’évolution semble bien plus pertinente.

Technique, couleurs, sens, composition. Il faut tout ça et plus encore pour en faire la ‘gestalt’ qui me paru si mystérieuse à la lecture de dessiner ‘avec le cerveau droit’.

J’ai l’impression de me chercher continuellement. De temps à autre je m’enfuis dans une scène réelle, une tentative de travail précis, une représentation non équivoque. Comme pour prouver que je sais aussi construire qqch de plus présentable…

Mais ,mon vibro, mon fond de commerce, ma complaisance, c’est ‘le portrait’. A peine concurrencé par les montagnes et le ‘paysages’

être et paraître 

Premier travail intégrant la gouache. C’est Christine qui m’a mis les mains dedans lors d’une journée de partage. Il ne faut jamais rien lâcher ! Le premier résultat genre ‘magma noir’ était décevant. Mais, après séchage, la luminosité des pastels passa par là et, répondant à un besoin de vie et de couleurs, j’y déposai une couche végétale. Ensuite une maturation sur écran me fit ressentir la possibilité des personnages. Vint alors le moment ‘riche’. Celui où le mouvement et l’intention procréent. Le terme volonté y perd son sens habituel, la craie semble se mouvoir seule. Quelques taches colorées déposées je ne sais trop comment ordonnent le bruit de l’univers. Un visage se profile, une expression apparaît. C’est jouissif, c’est magique, Dieu doit bien prendre son pied… Du coup le second personnage pressenti se meurt de discrétion. Je lui offre un peu d’aura et une main gauche pour qu’il se cache derrière les fleurs qu’il offre au regard. C’est fait.

La composition est bancale et basse de plafond mais qu’importe, la création est là tout de même. Merci Christine pour ce fond sombre ferment de cette œuvre que j’affectionne.

C’est l’heure. je vais suspendre les couleurs.

La misère de ne savoir s’arrêter 

Souvent lu et déjà bien vécu. Savoir s’arrêter n’est pas évident. Et c’est dur et triste de faire glisser une ‘création’ du mauvais côté. Déséquilibre gauche-droite, de l’impatience, une envie d’améliorer sans savoir comment et on y est. Comme le chante Charlelie dans ‘avant l’ivresse’ :

 »Avant juste avant d’être complètement bourré oui avant il y a un bon moment comme avant de tomber Avant juste avant ouais. Avant, tout va bien.Et puis voilà, mine de rien, soudain tout va mal.Tout d’un coup on y est, de l’autre côté  »

transparence  dualiste

L’idée était de travailler la transparence dans les glacis. Elle est bien là et réussie. Et c’est comme si l’ombrelle laissait deviner qqch. La main est trop grosse, l’épaule droite trop frêle, l’œil gauche trop à l’extérieur et il manque un pectoral droit. Mais ce n’est pas grave. Malgré tout, ll s’exprime ce gars…

la vie en jaune 

Ca devait bien finir par arriver. Enceinte jusqu’au bout des tétons. Gouache au gros pinceau sur un triste fond grisaillant à la gouache. Voilà un gros avantage de la gouache : la faculté de recouvrir et de d’amener l’oubli…